Les singes de feu
Imaginez un singe dans un arbre.
Il est content de vivre dans ce havre,
Le protégeant un peu du ciel en colère en lui permettant de voir l'arc-en-ciel,
Le protégeant du guépard affamé en lui fournissant même à manger.
Le singe n'en a jamais vu d'autre comme celui-ci
Qui se dresse là, juste pour lui
Et le place devant ce puits qu'il nomme berceau de la vie
Imaginez un singe cracheur de flammes encore content de vivre dans son arbre
Le protégeant d'un terrible dragon de lave.
Mais l'arbre meurt car le singe crie des flammes.
Le singe n'en a jamais vu d'autre comme celui-ci
Impoli qui crache là, dans une juste agonie tout ce que la mort et le temps eurent pétri.
Façonnant petit à petit SON berceau de la vie.
Imaginez un homme dans son havre.
Il se nourrit du guépard et a coupé son arbre.
Il est le maître sur terre mais, il a oublié le dragon dans le ciel
Ce singe n'en a jamais vu d'autre comme celui-ci
Qui crache là, juste comme lui
Sur ce qu'il y a autour et dans le puits qu'il nomme encore berceau de la vie
Et pourtant, notre singe creuse encore.
Dans sa propre agonie ,il fait cents efforts.
Pour que l'arbre éclaire plus fort ou pour en faire un dragon d'or.
Dans le chaos, les bêtes se dévorent.
Leurs yeux rouges jadis au fond des grottes brillent désormais au grand jour.
- Courez mes enfants, courez, courez mes amours, disait un prophète.
Ailleurs, on goutte déjà la chair humaine et on dit que c'est bon à l’ascétique puritain.
Honteux qui mourrait de maigreur avant le retour du dragon.
Imaginez un homme et des enfants autour d'un feu.
Il dit, il conte :
- Imaginez un homme dans son havre. Il se nourrit du guépard et a coupé son arbre.
Il est le maître sur terre mais, il a oublié le dragon dans le ciel.
Il s'était presque levé avant de se figer comme s'il avait eu peur du dragon dans le ciel
- Imaginez un singe cracheur de flammes encore content de vivre dans son arbre le protégeant du terrible dragon de lave...
- Mais l'arbre meurt car le singe crie de flammes, répondirent les enfants en chœur.
On dit qu'il passa dans le regard du vieil homme de la peine et des regrets.
Mais qu'ensuite rêvant comme un enfant, il sourit, il reprit.
- Imaginez un singe dans un arbre. Il est content de vivre dans ce havre, Le protégeant un peu du ciel en colère en lui permettant de voir l'arc-en-ciel,
C'était un souvenir.
Et ce singe n'en a jamais vu d'autre comme celui-ci
Qui se dressait là, juste pour lui. Et le plaçait devant ce puits qu'on appelait berceau de la vie
Imaginez un singe dans un arbre, il est content de vivre dans ce havre,
Protégeant du ciel en colère et permettant de voir l'arc-en-ciel,
Imaginez un singe cracheur de flammes encore content de vivre dans son arbre
Protégeant du terrible dragon de lave, mais l'arbre meurt car le singe crie des flammes.
Imaginez un homme dans son havre, rôtissant guépard, il a coupé son arbre.
Il est le maître sur terre mais, il a oublié le dragon là haut, la haut dans le ciel
Allez, Imaginez un homme dans son havre, rôtissant guépard, il a coupé son arbre.
Il est le maître sur terre mais, il a oublié le dragon là haut, la haut dans le ciel
Dans le chaos, les bêtes se dévorent.
Jadis au fond des grottes carnivores,
Elles brillent désormais au grand jour tels des monstres vomis par amour
Et partout on dit que c'est bon
À ces putains d’ascétiques puritains
Honteux qui mourraient de maigreur avant le retour dudit dragon d'or.
